Grâce à son emplacement géographique, le Maghreb apparaît comme une zone géopolitique de très grande importante et de ce fait, se transforme en une zone stratégique. Etabli au nord de l’Afrique, le Maghreb constitue un point de rencontre, non seulement entre les états qui le composent mais aussi entre les diverses cultures, races et religions voisines.
Pour comprendre la réalité du Maghreb, il est nécessaire d’aller au-delà de ses limites. Il s’agit plus précisément d’observer tout le «voisinage». Vers le Sud, il est limité par l’Afrique subsaharienne; vers le Nord, il rencontre le monde méditerranéen et l’Europe Latine; sur son bord oriental, il heurte le Moyen Orient et l’Asie; et, vers l’occident, il se noie dans l’Océan Atlantique. On peut donc en tirer quelques conclusions qui peuvent sembler évidentes mais qu’il est bon de rappeler.
En premier lieu, le Maghreb est une région africaine dont la population est cependant majoritairement árabe, berbère et musulmane. En second lieu, sur les côtes méditerranéennes se fusionnent à la fois l’héritage européen (français, espagnol, italien et grec) et celui d’autres civilisations (phéniciennes, turques, arabes, berbères et carthaginoises).
En troisième lieu, il forme une zone maritime commune avec le sud européen, la Turquie, la Syrie, la Palestine, le Liban, et Israël. En quatrième lieu, le Maghreb est la porte d’entrée vers l’Europe, l’Afrique, l’Asie el le Moyen Orient. Finalement, il représente avec les pays arabe africains, 70% de la population arabe du monde. Parler du Maghreb signifie donc se référer à un «chemin de chemins», lesquels conduisent à diverses régions géopolitiques. Par contre, il ne s’agit pas uniquement de termes physiques ou territoriaux, mais il faut aussi intégrer la variable idéologique ou religieuse. On a déjà dit que le Maghreb faisait partie de l’Afrique, et, par conséquent, de l’Union Africaine (UA) ; il existe aussi l’Union du Maghreb Arabe (UMA) ; il appartient donc au monde méditerranéen. Or, à l’exception de l’UMA, ces unions n’ont pas de relation avec la religion ou la culture des pays. Alors, si on fait appel à ces éléments, on s’aperçoit de la réelle étendue du monde maghrébin.
En tant que pays éminemment arabes musulmans, ils appartiennent inévitablement à la vision cosmique de l’univers islamique et arabe, il n’est donc guère surprenant que les intégrants de l’UMA aient un champ d’action non seulement en Afrique mais dans une dimension qui n’a pas de limites physiques : l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie sont des états membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la Conférence Islamique.
Concrètement, l’Union du Maghreb Arabe (UMA) ne possède pas encore la force nécessaire pour s’établir comme une organisation d’influence mondiale ou continentale. Elle a seulement un pouvoir d’ingérence en ce qui concerne les pays maghrébins, mais, en raison de sa faiblesse structurelle, de sa courte existence et du problème du Sahara, elle n’a pas encore été capable de se former en tant que bloc puissant et capable d’imposer ses points de vue.
Dans ce contexte, tout indique que chaque pays peut à lui seul avoir plus de poids que l’UMA. Dans la pratique les faits sont ainsi, puisque le Maroc et tout particulièrement l’Algérie, sont des acteurs importants dans le monde arabe et musulman. À ces pays s’ajoute l’Egypte, un état qui n’appartient pas au Maghreb, mais qui se trouve par contre sur le continent africain. La République Arabe de l’Egypte est un pays qui a toujours été très important dans la politique mondiale, peut être parce que l’on a toujours en mémoire la grandiloquence de l’ancienne civilisation égyptienne, mais on ne peut pas méconnaître son poids à l’intérieur du monde arabe et musulman. Pour se rendre compte de l’importance de ses nations, il est essentiel de réaliser une analyse de la situation politique, économique et sociale du Maghreb, de l’Afrique arabo-islamique, du Moyen Orient, de l’Egypte et de la Péninsule Arabique. À ces pays, il faut ajouter les minorités musulmanes en Inde et en Chine, la région séparatiste de la Tchétchénie, Bosnie-Herzégovine et d’autres états islamiques du monde.
En termes politiques, la Turquie, l’Iran, l’Egypte, l’Irak, la Palestine et l’Arabie Saoudite sont les pays qui ont le plus d’influence, non seulement au sein de la Conférence Islamique ou de la Ligue Arabe mais ils possèdent aussi un haut niveau d’ingérence dans la diplomatie internationale. L’importance de ces nations réside essentiellement dans l’histoire de ses peuples, le contrôle qu’ils ont mené durant des siècles et la contingence actuelle qui les entoure. La Turquie lutte pour entrer dans l’Union Européenne, tandis que les différences entre les groupes laïcistes et islamistes s’accentuent; l’Iran poursuit son programme nucléaire et a annoncé il y a quelques temps le début du processus industriel de l’enrichissement de l’Uranium ; l’Egypte cherche à éviter l’instauration d’une théocratie et s’affronte à la Fraternité Musulmane ; l’Irak continue à être plongé dans les problèmes provoqués par l’invasion des forces internationales et par la guerre civile entre les sunnites et les chi’ites ; la Palestine n’a pas renoncé à ses intentions légitimes et ajustées au droit de se convertir en un état, mais elle doit chercher une solution aux divisions internes et à la difficile coexistence du gouvernement d’unité ; et, finalement, l’Arabie Saoudite maintient ses liens avec les Etats-Unis, elle s’établit comme le bastion du wahhabisme et a récemment tenu un rôle important dans le conflit palestino israélien.
En ce qui concerne le commerce et l’économie mondiale, on retrouve l’Iran, l’Irak et l’Arabie Saoudite, pays auxquels se joignent l’Indonésie, le Nigeria, le Kuwait et les Emirats Arabes Unis. Tous les pays concernés possèdent d’importantes réserves de pétrole, ce qui leur confère une grande relevance au moment de fixer les prix en offrant une stabilité aux marchés boursiers nationaux et internationaux. Mais des états comme l’Iran et l’Indonésie reçoivent non seulement des entrées d’argent grâce l’exploitation de l’« or noir », mais aussi grâce au gaz, un bien qui devient chaque fois plus précieux. La dépendance d’autres nations au gaz ou au pétrole iranien arrive à un niveau tel que, la Chine et la Russie par exemple, ont été de fervents défenseurs du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad. À cela on peut ajouter le fait qu’en mars dernier, s’est inauguré un gazoduc – se trouvant sur le territoire iranien et arménien -, ce qui permettra à la voisine Arménie d’obtenir du gaz à travers un fournisseur autre que la Russie.
Quant à l’aspect socioculturel, l’Iran, la Turquie, l’Arabie Saoudite, la Palestine, l’Egypte et l’Algérie apparaissent comme les principaux centres initiateurs des mouvements réformistes ou, au contraire, des traditionalistes de l’Islam. Alors que la Turquie se présente comme une nation musulmane mais de gouvernement laïque, en Arabie Saoudite, en Egypte et en Algérie se détachent les courants ou groupes radicaux comme les wahhabites, la Fraternité Musulmane et le Front Islamiste de Salvation. Ces tendances politico-religieuses –c’est le cas de ces deux dernières- apparaissent avec la force nécessaire pour transformer des sociétés. Tandis que la Fraternité Musulmane lutte pour cela, le Front Islamiste de salvation a déjà eu un rôle transcendant dans la reconstruction du pays et dans la politique algérienne. En Iran, et plus spécifiquement à Qom, se réalise la plus grande étude de l’Islam, dont on doit souligner la rigueur des théologiens.
Dans le cas de la Palestine, on observe une fusion intéressante entre les différentes tendances islamistes, entre les diverses idéologies politiques –dont un grand nombre est enraciné dans une subsistance socialiste ou marxiste- et entre les différentes structures culturelles.
Situation actuelle du Maghreb
En considérant l’analyse succincte du monde arabe musulman, on peut se demander quelles sont les réelles possibilités du Maghreb. Jusqu’où peuvent arriver le pouvoir et l’influence des nations maghrébines ? Ont-elles une consistance suffisamment solide pour devenir un quatrième centre arabe islamiste, après le Moyen Orient, la Péninsule Arabique et l’Egypte ? Le rêve d’un grand Maghreb, leader de l’univers arabe musulman, est-il réel ou n’est-il qu’une fantaisie ? Pour pouvoir répondre à ces questions, il est important de connaître le présent de la nation. Dans ce sens, il faut remarquer que malgré les différences notoires entre les états maghrébins, on ne peut pas mettre de côté le fait qu’ils possèdent une histoire semblable. Cela est vrai, avec différentes nuances et des processus qui ne sont pas toujours allés de pair, mais, de manière superficielle on pourrait établir la séquence suivante :
colonisation – indépendance – manque de structure politique – manque de ressources – problèmes ethniques – gouvernements totalitaires – socialisme – ouverture vers le libéralisme – lente démocratisation – croissance économique – apparition du terrorisme – tolérance zéro contre les groupes terroristes – resurgissement de mouvements religieux extrémistes
Il est vrai que tous les pays n’ont pas vécu la même suite d’événements, mais on pourrait dire qu’elle en est la colonne vertébrale. Or, quelle est l’utilité de cette spirale séquentielle ? – Elle sert à comprendre le processus que le Maghreb a vécu et qui a empêché la région de progresser -dans les domaines politiques, économiques et sociaux-.
Économiquement, il existe une inégalité évidente. Les indices de PIB par personne (2007) de la Libye, de l’Algérie et de la Tunisie sont supérieurs à ceux du Maroc et de la Mauritanie. Les chiffres sont sans appel et parlent de 5.271 dollars pour la Libye, 4.027 pour l’Algérie et 3.180 pour la Tunisie. Le Maroc et la Mauritanie sont placés en désavantage, avec 1.898 et 1.194 dollars respectivement. Ce qui inquiète le plus c’est que, alors que la Mauritanie possède la tasse de croissance la plus élevée pour 2007, avec une projection de 10,6%, le Maroc arrive à peine à 3,3%, pourcentage le plus bas du Maghreb. La Tunisie, l’Algérie et la Libye se situent entre les deux pôles, enregistrant une projection de croissance de 6,0%, 5,0% et 4,6% respectivement. Il faut rappeler que la tasse de croissance de l’Afrique est fixée à 5,9% pour 2007, ce qui nous démontre que beaucoup de pays africains -notamment les producteurs de pétrole- sont en train de grandir à un rythme supérieur à celui des pays maghrébins. Comme on pouvait s’y attendre, l’Algérie possède le plus grand PIB de la zone (137.178 milliards de dollars), suivie du Maroc (61.110), la Libye (38.080), la Tunisie (33.080) et la Mauritanie (3.537).
Cependant d’autres indices nous permettent d’être plus optimistes. C’est le cas de l’inflation, où, sauf pour le cas de la Libye (24,4% en 2005), tous les pays du Maghreb possèdent des registres d’un seul chiffre : le Maroc et la Tunisie, 2% ; la Mauritanie, 5,1% et l’Algérie, 5,5%. La moyenne africaine est de 10,6%, ce qui démontre le tendance à la stabilité des prix non seulement au Maghreb, mais aussi tout au long du continent.
Politiquement et socialement, les différences sont également assez explicites. En Tunisie, Ben Alí gouverne depuis 1987 (?), ayant été élu président au cours des élections de 1989, 1994 et 2004. Pour qu’il puisse participer aux comices de 2004, on a dû réaliser une modification à la Constitution lui permettant de prétendre ainsi à un quatrième mandat. Le drame n’est pas que ce soit la même personne qui ait gouvernée pendant les 20 dernières années mais il réside plutôt dans la façon de gouverner et de gérer le pouvoir. Depuis le commencement du régime de Ben Alí les associations des Droits de l’Homme ont manifesté leur désaccord par des protestations, des demandes et des dénonciations, accusant le président tunisien de violer les droits inaliénables de tout individu. Les tortures et les détentions sont devenues monnaie courante à l’intérieur de ce type de gouvernement qui jouit d’un pouvoir absolu, étant donné qu’il a obtenu une très grande majorité lors des dernières élections législatives et s’est constitué comme la force politique principale.
En Algérie la situation ne semble guère meilleure et après 15 ans d’instabilité, de luttes armées et de ce que beaucoup considèrent comme une guerre civile, le pouvoir semble chanceler. Même après le déroulement des élections présidentielles et législatives, le pays s’affronte à de nombreuses rivalités politiques, dont beaucoup proviennent de décades antérieures. Un des principaux problèmes a été l’irruption du FIS en tant qu’importante force politique, au détriment du FLN, habitué à être le parti du gouvernement et à dominer largement dans les comices. Comme chez sa voisine tunisienne, la répression de la part du gouvernement et de ses forces de sécurité a miné le processus de lente démocratisation. À ce grand problème on peut ajouter les constantes révoltes dans l’inépuisable Kabylie, la difficile situation d’ethnies comme les berbères et les touaregs et le danger qui est toujours latent et présent de groupes terroristes, parmi lesquels se détache le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat, principal allié et force militaire de Al Qaeda au nord de l’Afrique.
En Libye, Muammar al Gaddafi, au pouvoir depuis 38 ans, n’a donné l’impression de vouloir changer le système régnant. Malgré l’abandon des méthodes terroristes et les programmes de construction d’armes de destruction massive, il reste encore des questions sans réponse face à l’apparente passivité du gouvernement libyen. La prospérité de son économie et une diplomatie beaucoup plus intelligente lui ont permis de jouir d’une plus grande stabilité au cours des dernières années. Le dernier incident survenu est en relation avec les cinq infirmières bulgares et le docteur palestinien, condamnés à mort après avoir été accusés d’avoir volontairement infecté du SIDA 426 enfants dans l’hôpital de Benghazi, en 1998. L’Union Européenne a eu une participation active dans cet événement et en janvier de cette année elle a menacé la Libye de «reconsidérer» les relations au cas où l’on n’arriverait pas à une solution «positive, équitable et rapide».
Au Maroc, on vit des moments de calme relatif et la plus grande préoccupation du roi Mohamed VI semble être centrée sur le développement économique et culturel de son royaume. Les mauvaises expériences antérieures, expérimentées principalement par Hassan II dans la décade des années soixante-dix, sont restées dans le passé. Aujourd’hui, le Maroc réalise d’intenses et systématiques échanges et accords commerciaux, culturels et sociaux avec l’Espagne, la Belgique, la Burkina Faso, le Mali et le Cameroun, entre autres. Malgré sa stabilité interne, le plus grand problème du Maroc est celui du Sahara, qui n’est pas encore définie. Dans le domaine social, un des autres inconvenants est celui de l’immigration illégale, non seulement des marocains, mais aussi des africains, qui utilisent le Maroc et les Iles Canaries comme une voie d’entrée en Europe. Le sujet humanitaire et les abus commis par les forces marocaines et espagnoles se sont établis comme deux points fixes dans l’agenda de conversations entre le Maroc et l’Espagne.
En Mauritanie, se sont récemment réalisés les premières élections démocratiques et transparentes de toute l’histoire, qui ont culminé avec la victoire de Sidi Ould Chikh Abdallahi au deuxième tour des élections. Le cas mauritanien est un bon exemple puisque la transition démocratique a connu un parcourt moins douloureux que dans d’autres nations. Pour beaucoup, l’actuel défit de la République Islamique de Mauritanie sera de savoir conserver l’institutionnalisme et les éléments propres à la démocratie, tout en luttant contre une série de problèmes, qui ont obligé les mauritaniens à vivre dans la pauvreté durant des décades. Un autre grand défi se reporte aux luttes entre la population arabe et berbère du nord mauritanien et les habitants noir africains du sud du pays. Au cour des années passées ces différences ont provoqué de sanglantes luttes et mobilisations qui ont même dérivé en problèmes limitrophes entre le Sénégal et la Mauritanie.
¿Vers où se dirige le vaisseau maghrébin ?
Si l’on analyse donc la situation économique, politique et sociale du Maghreb, les conclusions commencent à jaillir spontanément. Il existe, comme on pouvait le supposer, des éléments qui jouent en faveur et aussi contre le monde maghrébin et ses prétentions à vouloir se transformer en un référent de l’univers arabe musulman. Il est clair que beaucoup tomberont dans l’inévitable comparaison avec les autres axes du monde arabe et islamique, mais il est certain que cela n’est ni juste, ni correct. On ne peut pas comparer des réalités aussi différentes, puisque malgré une religion commune et, dans certains cas, une culture et une langue partagée, les notoires différences géographiques, physiques et contextuelles de chaque région rendent stérile toute tentative de parallèle qui chercherait à établir le «meilleur» et le «pire».
Effectivement, le Maghreb est à des années lumière de pays riches et développés comme les Emirats Arabes Unis, le Kuwait et le Qatar, qui possèdent de grandes et importantes réserves de pétrole sur de petits territoires. Certains de ces pays dépassent à peine le million d’habitants et, par conséquent, atteignent un niveau de vie beaucoup trop élevé par rapport aux nations arabes et musulmanes. En ce qui concerne le Moyen Orient, l’Egypte et d’autres nations asiatiques, la brèche s’est réduite et d’ailleurs, les indices économiques sont assez réguliers. De toute façon, le devoir n’est pas uniquement d’égaler ou de surpasser les tasses de croissance du PIB, les niveaux d’inflation ou la balance des paiements. Il s’agit d’établir une bonne distribution des richesses et d’éduquer les masses.
Culturellement, le Maghreb n’a rien à envier à d’autres zones du monde, étant donné qu’il possède une exquise et particulière fusion d’éléments culturels, raciaux et religieux qui lui confèrent un attrait exclusif. Pendant des années, il s’est produit un échange mercantile entre européens, africains et asiatiques, ce qui a dérivé en mutations de la culture. De cette manière, l’art, la littérature, l’architecture, la gastronomie et la peinture, en tant qu’exemples, présentent des modèles et des styles incomparables et très spécifiques à cette zone. En même temps, le mélange racial entre les berbères, arabes, noirs, blancs européens et autres petits groupes minoritaires offrent une composition ethnique intéressante et de grande transcendance. A cette composition se joignent le nomadisme et le sédentarisme ; le tribalisme africain et les systèmes modernes.
Il se pourrait que l’apparition de leaders politiques de grande importance à niveau international et un retour vers l’Orient dû à l’opposition face à l’Occident, donne un rôle plus protagoniste au Maghreb. Aujourd’hui, dans une époque de divisions religieuses, on peut très rarement être ami à la fois des uns et des autres. La politique actuelle et la diplomatie mondiale obligent lamentablement à établir des alliances permanentes, bien que forcées. C’est ce qui s’est passé lors de la crise nucléaire iranienne, avec la fameuse «guerre contre le terrorisme» et la crise du peuple palestinien. Il est possible que l’erreur maghrébine ait consisté à donner plus d’importance aux points de désaccords qu’à ceux d’ententes, raison pour laquelle l’Union du Maghreb Arabe n’est qu’un compromis signé. S’ils éliminaient leurs frontières idéologiques, s’ils adoptaient une posture ouverte au dialogue et s’ils cherchaient la solution à leurs problèmes limitrophes, alors peut être arriveraient-ils à se mettre d’accord sur un lieu de réunion où la conversation et les accords seraient essentiels.
Si cela arrive, ils pourront tenir un discours unique et sans équivoque, capable d’être compris par tout le monde arabe et musulman. C’est seulement là que la Conférence Islamique et la Ligue Arabe les considérera avec plus de respect et leur donnera les responsabilités et la position qui leur revient (seulement après avoir démontré qu’ils en étaient capables).
Mais si leur éternelle indécision continue, s’ils se demandent si cela leur convient d’appuyer l’Iran, la Palestine et l’Irak, ou s’il est préférable de maintenir de bonnes relations avec l’Union Européenne et les Etats-Unis, alors ils n’auront pas de place. Ni dans la communauté européenne, ni dans le monde arabe musulman. Ni en Occident, ni en Orient.
Ni dans le Maghreb, ni dans le Mashrek.
Raimundo Gregoire Delaunoy
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